Variations sur Hiroshima mon amour
De Marguerite Duras • Mise en scène Patrice Douchet
Août 1957 à Hiroshima, une jeune française, la trentaine, est venue pour jouer dans un film sur la paix. La veille de son retour en France, elle rencontre un japonais avec qui elle aura une histoire d’amour très courte.
Agnès Santi, La Terrasse : « Patrice Douchet recrée l’œuvre initialement présentée en 1998 et célèbre la voix des artistes qui traverse le temps. Hommage au texte d’une limpidité et d’une concision sidérantes et hommage au splendide film d’Alain Resnais, qui nous a récemment quittés, cette recréation ravive aussi le souvenir de l’œuvre initiale et de ceux qui l’ont portée. Dans une perspective durassienne, la pièce entrelace ainsi plusieurs mémoires, et se joue sur le fil entre l’intime et sa restitution publique, celui des personnages qui se confient, s’abandonnent à l’amour et se heurtent à la cruauté terrible de l’Histoire, celui des artistes liés à jamais à la première mise en scène et à ses émotions. Avec sobriété et ténacité, l’œuvre se déploie contre l’oubli et pour l’évidente nécessité de la mémoire [... ]. Au fil de la représentation, grâce au travail minutieux et soigné du metteur en scène et au jeu sensible et nuancé de Dominique Journet Ramel, la pièce se structure, se resserre, et gagne en intensité. C’est une œuvre délicate à recommander en cette année du centenaire de la naissance de l’écrivain. »
 
Jean-Pierre Han, Frictions : « Vertigineuses mises en abyme. L'originalité et l'intérêt du travail de Patrice Douchet sur la pièce de Marguerite Duras, Hiroshima mon amour, écrite à partir du scénario et des dialogues du film d'Alain Resnais, qui vient de disparaître, est tout entier annoncé dans le titre du spectacle, Variations sur Hiroshima mon amour de Marguerite Duras. Car il est bien question dans le spectacle présenté au Lucernaire de « variations » à partir de ces données, variations infinies ou mises en abyme vertigineuses, il va de soi, mais dont le rôle fondamental ici, est de dévoiler et de mettre au jour une multitude de sentiments qui jouent de la vie, de la mort, et bien sûr de l'amour. Et qui travaillent sur l'un des thèmes essentiels du texte, celui de la mémoire. [...] L'extraordinaire c'est que ce détour personnel et intime rejoint de manière aiguë l'univers même de Marguerite Duras. Patrice Douchet et Dominique Journet Ramel ont le bon goût et l'intelligence de le faire – de réaliser ce voyage dans l'univers de l'auteur et dans le leur – avec une attention d'une extrême délicatesse et avec tous les moyens théâtraux nécessaires, ravivant en nous, spectateurs, nos propres souvenirs. »
 
Florence Gopikian Yeremian, BSC news : « On salue la très belle performance de Dominique Journet Ramel qui s'approprie son rôle avec une sensibilité passionnée. Tour à tour, vulnérable, violente, puis énigmatique, elle semble se métamorphoser au fil de son récit qu'elle déclame comme un poème éclaté. Une actrice à fleur de mots. D'une brillante délicatesse. Les adeptes de Duras seront ravis. Les autres inévitablement troublés. »
 
Thomas Ngo-Hong, Hier au Théâtre : « L’indicible sobre et sensible de Variations sur Hiroshima mon amour. Variations sur Hiroshima mon amour offre un vibrant hommage à Resnais, à Duras. Patrice Douchet s’empare sans grandiloquence d’un film mythique et réemploie la parole de Duras avec toute sa poésie monstrueuse de l’amour. Le résultat émeut par sa franchise et sa simplicité. On adhère sans hésiter à cette saisissante variation. (...) Seule sur scène, Dominique Journet Ramel, toute en douceur, intériorise avec une rage rentrée l’innommable de la bombe atomique et de la guerre. (...) Une performance remarquable qui prend appui sur des enregistrements sonores et des trouvailles scéniques simples mais efficaces. »
 
Théâtre de la Tête Noire | Texte Hiroshima mon amour, éditions Gallimard. Conception Patrice Douchet. Avec Dominique Journet Ramel. Espace scénographique Yvan Hesbois. Lumière Julie Berthon. Musique originale Jean-Paul Dupuis. Régie plateau Gilles Rodriguez. Les voix sur l'extrait sonore de 1997 sont celles de Marie Landais, Dominique Journet Ramel et Gilles Dao. Un grand merci à Babette Masson et à l'équipe de la Scène Nationale de Chateau-Gontier et à la Fabrique de Val de Reuil (Théâtre Ephéméride).


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