Les écritures

Pourquoi les écritures contemporaires ?


Cela fait partie de l’ADN du Théâtre de la Tête Noire depuis sa création il y a plus de 30 ans que de repérer, soutenir, accompagner, porter à la scène les écritures d’aujourd’hui.
La préoccupation première du Théâtre est d’intéresser le public, tous les publics faudrait-il ajouter, au théâtre contemporain.

Si le choix s’est porté sur les textes qui parlent du monde d’aujourd’hui, c’est que les sujets de société constituent une matière poétique et un terrain de réflexion unique.
Si le choix s’est porté sur le dialogue avec des écrivain.ne.s vivant.e.s, c’est qu’il.elle.s peuvent intervenir physiquement aux côtés de l’équipe du Théâtre dans toutes les secteurs : répétitions, bords plateaux, actions satellites. Leur présence est un atout précieux en particulier auprès des jeunes générations puisqu’elle tend à faire disparaître ce phénomène d’intimidation fréquent, qui perdure dans les populations encore trop éloignées de la pratique culturelle et qui conduit à se méfier des « intellectuel.le.s ».

Proposer un théâtre d’auteur.rice avec comme partenaires les écrivain.ne.s en chair et en os, c’est en quelque sorte abolir des frontières entre l’univers des artistes et « la vraie vie », c’est prouver que l’un se nourrit de l’autre et que s’il y a échange, il est toujours à double sens.
Voilà pourquoi, inlassablement, le comité de lecture du Théâtre lit de nouveaux textes. Pour chercher à mettre du sens, insuffler de la pensée dans tout ce que le Théâtre partage avec les spectateur.rice.s et ceci quel que soit leur âge, leur milieu social, leur niveau d’expérience dans la connaissance du théâtre.

Aller toujours plus loin pour permettre aux spectateur.rice.s d’échapper au consumérisme, fusse-t-il brillant ; les impliquer de plus en plus eux.elles-mêmes dans des processus d’écriture accompagnés ; favoriser le collectage de paroles. Inciter les auteur.rice.s à « partir en écriture » hors des frontières guidées par des incitations jamais « innocentes » ; les inscrire dans les paysages géographiques et sociaux ; les placer « à tous les étages de la fusée » de notre projet artistique.

Ce sont toutes ces actions poursuivies et consolidées pour certaines, nouvelles pour d’autres mais qui sont toujours construites à partir d’une intention forte et déterminée en direction de l’écriture.

Du manuscrit à la scène


Choisir le champ des écritures c’est opter pour défendre un théâtre en prise directe avec son époque mais c’est aussi se doter des outils pour convaincre, partager, sensibiliser... C’est inventer des rendez-vous, des temps forts pour que les artistes s’emparent des nouveaux textes et les conduisent du livre au plateau.

Pour cela, le Théâtre de la Tête Noire met en place un ensemble d’actions qui consiste à être présent à toutes les étapes depuis la lecture-découverte des manuscrits au sein du comité de lecture en passant par les maquettes et mises en espace des coups de coeur jusqu’à l’accompagnement en production des textes repérés. A cette ligne continue qui détermine la feuille de route générale, il convient d’ajouter des évènements et des focus comme le Festival Text’Avril, semaine consacrée à l’émergence de nouveaux textes ; la présence sur un temps long chaque année d’un.e auteur.rice. associé.e ou encore avec le dispositif Partir en écriture, incitation à l’immersion littéraire et géographique qui s’apparente à une commande mais avec un cahier des charges qui favorise la liberté des auteur.rice.s.
Pour mener à bien cette mission, le TTN s’est doté d’outils-satellites comme une théâtrothèque et sa déclinaison en bibliothèques nomades qui accompagnent le public comme les artistes dans leur exploration du répertoire contemporain. En plus des liens tissés avec les maisons d’édition, le Théâtre s’implique dans des publications novatrices comme La Récolte, revue nationale des comités de lecture.